(Ottawa/Toronto/Montréal) – Selon un nouveau rapport du journaliste d’enquête guatémaltèque, Luis Solano, la minière canadienne Tahoe Resources et le gouvernement du Guatemala ont eu recours à la répression, la criminalisation et la militarisation pour réduire au silence la résistance au projet minier Escobal.
M. Solano sera au Canada du 9 au 13 novembre pour présenter ses conclusions au sujet de la militarisation des communautés limitrophes au projet minier Escobal, au sud-est du Guatemala. Des événements ont été organisés à Ottawa, à Toronto et à Montréal.
Depuis cinq ans, les communautés touchées par la mine Escobal de Tahoe Resources défendent pacifiquement leurs terres et leurs moyens de subsistance. De multiples plébiscites ont eu lieu et plus de 55 000 personnes dans sept municipalités ont voté contre la mine d’argent et contre les plans d’expansion proposés. Malgré ce clair message, la société et le gouvernement guatémaltèque, soutenus tacitement par l’ambassade du Canada, ont continué d’imposer le projet.
« La société a embauché des prestataires de services de sécurité des États-Unis et de l’Amérique latine chargés de concevoir une stratégie en matière de sécurité militarisée pour contenir l’opposition locale à sa mine », a remarqué Luis Solano.
« Le gouvernement guatémaltèque a collaboré de près avec la société afin de mettre en œuvre une stratégie de contre-insurrection qui définit les personnes qui défendent pacifiquement leurs modes de vie agricole comme une menace à la sécurité nationale et une cible pour la surveillance et le contrôle militaire ».
Cela a donné lieu à des actes de violence et à des conflits persistants, y compris un incident pour lequel Tahoe Resources est actuellement traduit en justice devant la Cour suprême de la Colombie-Britannique. Plus tôt cette année, le Conseil déontologique de la Norvège a soulevé le risque de nouvelles violations des droits de la personne alors qu’il recommandait de ne pas investir dans Tahoe Resources.
Luis Solano, économiste et analyste politique, est l’auteur du livre intitulé « Oil, Mining and Power in Guatemala ». Il est journaliste d’enquête pour plusieurs organisations et réseaux médiatiques, tels qu’Inforpress Centroamericana, El Observador et Plaza Pública.
Mines Alerte Canada et la Plateforme internationale contre l’impunité lui ont commandé son prochain rapport sur la militarisation des communautés en bordure du projet Escobal de Tahoe Resources. Il présentera son rapport à Genève après sa visite au Canada.
Les conclusions de M. Solano illustrent une tendance généralisée de l’intensification de la criminalisation des communautés touchées par les mines et de leur alliés en lien avec les intérêts du Canada au Guatemala et dans les Amériques, tel que documenté par Mines Alerte Canada, la Coalition pour la surveillance internationale des libertés civiles (CSILC) et Voices-Voix.
« De plus en plus, les communautés touchées par les mines et les organisations qui les soutiennent sont traitées comme si elles constituaient une menace à la sécurité nationale lorsqu’elles défendent leurs terres, leur eau et leur mode de vie » a remarqué Jen Moore, coordonnatrice du Programme de l’Amérique latine chez Mines Alerte Canada. « En même temps, compte tenu de lois et d’appuis gouvernementaux pipés en leur faveur, les minières canadiennes opérant dans le monde entier continuent de causer beaucoup de tort et de s’en tirer ».
Entre le 9 et le 13 novembre, Luis Solano se rendra à Ottawa, à Toronto et à Montréal où il participera à des événements publics et à des réunions. Il se fera disponible aux médias.
Pour en savoir plus ou pour obtenir une entrevue, veuillez communiquer avec:
- Jen Moore, Mines Alerte Canada, (613) 569-3439, [email protected].
Événements publics :
OTTAWA
Le mardi 10 novembre 2015
19 h 00 – 21 h 30
Université d’Ottawa
Hall Vanier (VNR), salle 5070
avec Aniseto López, Front de la défense Miguelense (FREDEMI), Guatémala
Facebook: https://www.facebook.com/events/847622812016887/
TORONTO
Le mercredi 11 novembre 2015
18 h 30 – 21 h 00
Friends Quaker House
60, Avenue Lowther (à proximité de la station de métro St. George)
avec Mónica Gutierrez et Francisco Ramírez Cuellar, Colombia
Facebook: https://www.facebook.com/events/1005815862772030/
MONTRÉAL
Le jeudi 12 novembre 2015
18 h 00 – 20 h 30
Université McGill
Edifice Otto Maass, salle 112
avec Me. Pearl Eliadis, avocate en droit de la personne, et invité-e-s spéciaux
Facebook: https://www.facebook.com/events/992424590798873/
Promoteurs de la tournée : Amnistie internationale Canada, le Réseau canadien sur la reddition de comptes des entreprises, le Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), l’Éducation à l’œuvre, KAIROS : les Initiatives canadiennes œcuméniques pour la justice, l’Entraide Missionnaire, Réseau entre les Maritimes et le Guatemala : Briser le silence, le Research Group Investigating Canadian Mining in Latin America (MICLA) de McGill, le Mining Injustice Solidarity Network, Mines Alerte Canada, le Projet accompagnement Québec Guatemala (PAQG), le Fonds de justice sociale de l’Alliance de la fonction publique du Canada, la Coalition québécoise sur les impacts socio-environnementaux des transnationales en Amérique latine (QUISETAL), Territorio Libre et Voices-Voix.